Un automne de cuivre a vêtu le paysage. Les églantiers ont boutonné leurs rouges baies sur un feuillage roux que brunira l’hiver lorsqu’il aura franchi l’obstacle des haies.
C’est durant cet automne que toi, Jean, tu nous as quittés pour sans doute partir vers des terres moins rudes. Ton départ est survenu trop tôt, beaucoup trop tôt. Tu avais encore tant de bonnes choses à offrir à ta famille, à tes amis, à ton Club que jusqu’au bout de ton chemin tu as conservé dans tes pensées.
Rigoureux, tu as été l’initiateur et le principal acteur de la réorganisation administrative de notre Club. Tu nous as subjugués par ta culture et ta faconde. Jongler avec les mots était pour toi un jeu dans lequel tu excellais. Les mots d’esprit étaient ton carburant. Mais gare à celle ou celui qui ne répondait pas à tes espoirs. Ton regard soudain s’assombrissait, suivi de paroles affûtées. Tu étais avocat. Tu aurais pu être procureur. Ton instruction à charge aurait été un avant-goût de la guillotine.
Je me souviens de notre première réunion de Club en septembre durant laquelle, en aparté, tu m’as dit : « JR, je compte sur toi pour me modérer si nécessaire. En réunion, assieds-toi en face de moi et tu me fais un signe si tu penses que j’exagère ». Jean, président à la manœuvre, et moi, vice-président en formation, les mains à portée de l’extincteur. Assurément, nous allions former un duo complice. De ce duo je suis aujourd’hui orphelin.
J-R Honorez
