Fumeurs contre non-fumeurs, autos contre vélos, buveurs contre abstinents, mangeurs d'entrecôtes contre végérariens, pollueurs contre écolos...
Alors que notre société proclame sur tous les tons la solidarité, le respect de l'autre, elle accouche de la guerre de tous contre tous. Il y a aujourd'ui une frénésie accusatoire dans l'espace des relations humaines.
Les règlements et sanctions, de plus en plus nombreux, destinés à éradiquer les "comportements à risques" sont des permis de vouer son prochain aux gémonies. Au prétexte de réduire les nuisances on en arrive à traquer les "nuisibles".
Il y a toujours un pollueur quelque part, un coupable dont l'existence est un danger car: il fume, il boit, conduit une voiture, abuse du chocolat, ne fait pas de sport. Les défenseurs de l'air pur ont moins le souci du bien-être de leurs concitoyens que celui d'être le moins possible affectés par leux existence.
Etant incapable de faire une société plus juste, nous voulons en faire une plus propre.
On constatera que les plaisirs les plus réprimés sont les plaisirs des pauvres. L'interdiction de fumer passe mieux dans un restaurant étoilé que dans le bistrot du coin.
L'intolérance, la méchanceté, l'individualisme tuent plus que les "comportements à risques".